ESTA : l’US pourrait demander les identifiants des réseaux sociaux des voyageurs français
Les voyageurs français qui souhaitent se rendre aux États‑Unis pourraient se voir imposer de nouvelles vérifications, selon une proposition de l’agence de protection des frontières américaines (CBP). En plus des informations classiques requises dans le formulaire ESTA (adresse, email, numéro de téléphone, contact d’urgence), la CBP proposerait de collecter les identifiants de réseaux sociaux utilisés au cours des cinq dernières années. L’objectif serait de renforcer la sécurité nationale en identifiant les menaces potentielles et en facilitant la vérification des comptes.
Actuellement, le système ESTA permet à quarante‑deux pays d’obtenir un permis de séjour de 90 jours sans visa, valable deux ans. L’entrée se fait simplement en remplissant un formulaire en ligne. Le nouveau dispositif ajouterait une exigence de selfie pour vérifier l’identité, obligerait les voyageurs à passer par l’application mobile au lieu du site web, et demanderait la soumission d’identifiants de réseaux sociaux. Ces derniers pourraient être examinés pour détecter des liens avec des organisations extrémistes ou criminelles.
La mesure s’inscrit dans le cadre d’un décret de l’administration Trump de 2018 visant à « protéger les États-Unis des terroristes étrangers et des menaces à la sécurité nationale ». En pratique, elle pourrait décourager des millions de touristes, notamment à l’approche d’événements majeurs comme la Coupe du monde de football ou d’autres grands rassemblements internationaux. L’industrie touristique américaine, déjà sous pression, pourrait voir ses chiffres chuter si la perception d’un contrôle plus strict s’installe.
À l’heure actuelle, il ne s’agit que d’une proposition. La CBP a ouvert une consultation publique de 60 jours, durant laquelle les parties prenantes peuvent soumettre leurs observations. Un renversement reste possible, mais la probabilité que la mesure soit mise en œuvre augmente à mesure que la consultation progresse. Les voyageurs français devront donc suivre l’évolution de cette proposition avant de planifier un séjour aux États-Unis.
